Je vois le monde autrement. Parmi les bâtiments, les gens, les ordinateurs et les téléphones. J’ai la capacité de voir les signaux qui les lient. Ces fréquences réseau, le wifi, je peux surfer sur internet sans aucuns supports. Il est là, autour de moi, je n’ai qu’à bouger des doigts et l’information s’ouvre à moi. Si j’en ai envie, je pourrais lire les messages envoyés d’un téléphone à l’autre. Je peux pirater les caméras de surveillances quand je m’ennui. Lire votre vie privée dans vos outils informatiques. Mot de passe ? Pas de problème, j’ai développé des compétences de pirate informatique. Tout cela juste avec la capacité de mon esprit.
Je suis un transducteur.Tobias a grandi à la campagne, dans un village totalement perdu au milieu des vaches et des champs nommé Snape. Loin de tout. Loin de la technologie. Surtout la technologie. Autant dire qu’il n’était pas à sa place dès le début, bien que personne ne pouvait le deviner en voyant ce bébé sur le pas de la porte de l’orphelinat Saint-Agnès. Le bébé était installé dans un petit panier en osier, bien couvert dans plusieurs couvertures où une enveloppe avait été soigneusement coincée. Calme n’étant pas dans le caractère du bambin, il réveilla le concierge de ses pleurs incessants. Grande gueule un jour, grande gueule toujours, vous le verrez bien. Et puis le concierge était habitué à ce type d’arrivée peu conventionnelle.
Dans l’enveloppe résidait un simple papier, ce ne fut même pas une lettre, bien qu’écrit avec une fine écriture appliquée. Ce dernier possédait deux choses, un prénom et une date de naissance. Tobias était né un certain neuf janvier. Aucun nom de famille ne fut déclaré et Tobi ne pouvait pas grandir dans le monde par son seul prénom. Le dernier arrivant ayant hérité du A, ce fut au tour du B et c’est ainsi que Tobias devint un Bradford, un orphelin parmi tant d’autre dans un village isolé. Mais cela ne l’empêcha pas d’avoir une belle enfance. Saint-Agnès était un très bon établissement, tout les enfants étaient correctement prit en charge. L’un des employés était même qualifié sur l’apparition des alters et leur développement. Dans un environnement rempli d’enfants, une personne qualifiée était bien évidemment nécessaire pour éviter les accidents.
Sa vie fut celle d’un orphelin comme les autres. Quand il eut l’âge il put aider à travailler à la ferme de l’orphelinat, allant à l’école du village quand il fut temps. Les maths devinrent rapidement sa matière préférée, étonnant non ? Son temps se divisa entre l’école, les taches et les devoirs. D’ailleurs c’est un professionnel pour faire pousser les carottes. Une fierté pour un garçon de sept ans, croyez-le.
Et puis un jour, l’évènement que tout orphelin espérait d’arriver lui arriva. Quand il eut huit ans, il fut adopté par un couple de vacanciers qui s’étaient installé dans le village pour la durée d’un mois. Sa joie de vivre, sa politesse, sa sympathie. Tout dans ce petit bonhomme toucha ce couple qui ne pouvait pas avoir d’enfant. Bien sûr les procédures administratives ne se firent pas en un claquement de doigt et le couple passa beaucoup de temps avec Tobias avant de lancer les procédures. Mais au final, ce ne fut pas deux vacanciers qui repartirent mais une famille de trois. L’arc orphelinat s’acheva pour Tobias et la grande ville s’ouvrait à lui. Ipswich lui offrit bien plus que des bâtiments et des routes. Des flux sortaient des bâtiments, des piétons et aussi des voitures. Tous possédaient des couleurs différentes, les flux des personnes étaient jaunes, tandis que les bâtiments dégageaient des flux bleus. Certains flux verts et rouges se démarquaient des autres. Ce fut bien plus tard qu’il comprit que jaune concernait le réseau téléphonique, le bleu venait du wifi, le vert du réseau satellite et le rouge venait des connexions cryptés.
La suite vous pouvez l’imaginer, Tobias s’installa dans sa nouvelle maison avec sa nouvelle famille. Il eut droit à sa propre chambre, eut son premier ordinateur qui serait également son premier partenaire du crime. Bref, une vie banale d’enfant à priori. Il fut inscrit à l’école locale, travailla correctement, montrant une grande facilité en math qui se répercuta sur la physique au collège. Tobi éveilla petit à petit un talent en informatique, maitrisant de mieux en mieux son alter et l’envie d’en savoir plus lui démangeait le bout des doigts. Il lui suffisait de bouger une phalange pour ouvrir les flux jaunes, verts et bleus, mais les rouges le narguaient. Ils étaient là, lui titillant les sens, se moquant presque de son incapacité à les lire et le déclic arriva. Dès sa seconde année de collège, l’argenté commença à apprendre le langage informatique. L’année suivante il réussit enfin à déverrouiller les plus petits des cryptages, gagnant des compétences à un bon rythme. Dernière année de collège, il inventait déjà son propre cryptage bas de gamme. Sans jamais négliger son travail scolaire, tout les soirs Tobias s’occupait rapidement de ses devoirs et passait le reste de ses soirées avec ses parents en famille. C’est ses nuits qui souffraient de sa soif de connaissances informatique, au début il y consacrait une heure, puis deux et finit le collège avec trois à cinq heures de sommeil hebdomadaire.
Le natif de Snape alla dans un lycée spécialisé dans l’informatique l’année suivante. Ayant apprit une bonne partie de l’enseignement par ses propres moyens, il fut diplômé en deux ans au lieu de trois. Presque une partie de plaisir, il avait toujours un temps d’avance. En seconde, il étudiait le programme de première et en première il s’occupa du programme de terminale. La facilité déconcertante qu’il avait dans la matière lui permit de prendre la tête du club d’informatique et de se faire un nom malgré lui dans le domaine. Durant sa terminale, un gang vint le soudoyer pour s’octroyer ses compétences dans un but criminel. Confiant, il refusa l’offre sans peur de représailles. Il put aussi entrer dans le club de musique par intérêt bien qu’il n’ait jamais touché un instrument de sa vie avant ça. Tobias se retrouva batteur de l’orchestre pendant ses deux ans, ce fut génial, une expérience qui lui avait beaucoup plu et en garda un tic à battre le rythme avec ses doigts partout où il s’arrêtait plus d’une minute. Sur une table, sur le mur ou même sur sa jambe. Hop, un petit rythme pour patienter.
À seize ans, il passa le concours pour l’examen d’informaticien et remporta le diplôme haut la main, Tobias aimait ce sentiment de réussite, frôlant presque l’arrogance. Au retour de la remise des diplômes tout s’écroula dans la vie de
l’orphelin. Comment injuste la vie pouvait être parfois. Son père était au volant, sa mère cherchant sa chaîne préféré sur la radio et lui était à l’arrière, discutant joyeusement avec eux. Ce fut également lui qui vit en premier le camion qui roulait de leur côté de la route face à eux. La suite, il ne s’en souvenait pas. Seulement de s’être réveillé dans un hôpital avec les services sociaux à sa porte.
Oh non. Non ! Tobias n’eut pas besoin qu’on lui explique la situation, il avait assez de jugeote pour comprendre. Ils étaient morts. Et cette grosse baleine adepte de la bière à la porte devait certainement être celui qui conduisait le camion. L’adolescent vit rouge, serrant les poings il tourna son regard vers le plafond. Quelqu’un tenta de l’approcher d’une voix apaisante, mais cela l’énerva bien plus qu’autre choses et il explosa.
« Dégagez ! Vous tous ! Dégagez ! » Ce qu’ils firent, heureusement. Et là ce fut la réalisation, la vraie. Ils étaient morts. Tobias senti ses yeux s’embuer avant de tomber dans un torrent de larmes. Morts.
Morts.N’ayant subit que des blessures mineures, le jeune diplômé fut vite libéré et récupéré par les services sociaux dans le but de le retourner à Saint-Agnès l’orphelinat en voiture.
Jamais. Mais les plans de l’adolescent étaient tout autres. Pensaient-ils vraiment qu’il allait revenir bien sagement ?
Jamais ! Tobias voulait détruire la vie de celui qui avait détruit la sienne, pas physiquement, il n’était pas idiot. Mais il pouvait lui détruire sa vie autrement, on disait informaticien pour les gentils et hacker pour les vilains. Et là, Tobias ne se sentait plus apte à suivre les règles.
Il allait créer ses règles. Avant de se lancer sur la route de Snape, l’adolescent pu passer à sa maison.
Son ancienne maison. Les deux adultes le laissèrent entrer seul et attendirent devant. Il enfila un pull à capuche, récupéra son sac à dos et y glissa son ordinateur, des vêtements, le strict nécessaire d’hygiène, une petite serviette, une bouteille d’eau et un paquet de gâteau. Il se permit de récupérer les économies du coffre sécurisé de la maison, ses parents n’en aurait plus l’utilité de là où ils étaient.
Morts.Sa fugue fut simple et propre. Evidemment avec des adultes aussi stupides. Pendant qu’ils attendaient devant, il sortit tranquillement par l’arrière. Voyons, ce ne fut pas comme s’il avait habité ici et connaissait tout les moyens de sortir n’est-ce pas. Une fois loin, il avait immédiatement contacté le gang qui l’avait approché au lycée. A cette époque il avait refusé, mais le temps avait changé, le contexte et les scrupules disparaissaient. Tobias comprendrait l’étendu de son erreur trop tard, ou presque. Le gang le recruta très facilement, le choc émotionnel récent faisait de lui une cible facile à modeler. Là commença la période noire de sa vie. L’orphelin s’occupa du camionneur en premier. Il lui fit perdre son emploi, le fit crouler sous les dettes, chamboula son dossier administratif. Le tout en nettoyant impeccablement toute trace de son passage. La haine avait frappé. Sa vengeance était accomplie. Mais sa douleur était toujours là et il ne ressenti aucunes fierté à ses actes.
Honte.Heureusement en tant que hacker, Tobias n’avait pas une grande responsabilité à prendre dans les méfaits du gang. Il cherchait parfois des profils de riches à cambrioler, s’occupait de la surveillance des caméras. Il cryptait aussi des fichiers ou des messages. Bref, rien de bien vilain, il ne touchait pas au trafic de la drogue. Et ce ne fut certainement pas de sa faute si la police avait failli les débusquer à plusieurs reprises. Là commença les voyages de fuite. Ils quittèrent l’Angleterre pour aller en France, puis en Espagne, là ils prirent un avion pour les Etats-Unis et finirent leur périple à Tokyo. Du haut de ses 17 ans, c’est l’orphelin qui s’occupa de faire disparaitre leurs traces. Entre Ipswich et Tokyo s’écoula huit mois. C’est là que le hacker comprit qu’un gang, ce n’était rien face à la mafia.
Oh non, petits joueurs. Ils furent recrutés par un plus gros groupe et qui dit grand groupe de vilains dit plus gros méfaits. La mafia préparait un coup d’état à grande échelle qui ferait beaucoup de victimes. Ils voulaient faire sauter Tokyo ces fous ! C’est là que Tobi réalisa qu’il n’avait aucunement sa place ici, le meurtre n’était pas dans ses cordes.
Immédiatement, il se mit à comploter dans son coin pour faire capoter le plan avec son ordinateur. Il n’y avait qu’une chose à faire, il ne pouvait qu’alerter la police sans que la mafia ne le débusque. Le coup d’état se ferait dans trois mois et il devait faire un double jeu. La tension lui montait très rapidement entre faire le travail de la mafia, crypter des messages pour la police tout en surveillant ses arrières et il n’avait que dix-sept ans. Ses nuits furent bien courtes durant ces trois mois de stress total. Tobias pirata le serveur de la police de Tokyo et se procura le mail de ce qui semblait être quelqu’un d’important. Peu importe son nom, seul son rang comptait. Il envoya tout ses messages cryptés à cette personne. Ils devaient bien avoir des hackers dans leurs rangs pour le déchiffrer. Il leur fourni tout ce qu’il pouvait, l’emplacement des planques, leur objectif, le plan des lieux et autant de profils qu’il avait pu récupérer. Tout cela au compte goutte, une info par message. Le premier fut signé
Transducer.Tout les messages furent à sens unique jusqu’au jour où il reçu une réponse.
Aujourd’hui. Une semaine avant le grand jour. Jour qui n’arriverait pas si la police avait correctement préparé son coup et dans l’intérêt de tout le monde, il valait mieux que ce soit le cas. Tobias récupéra son ordinateur et alla se planquer dans ce qui leur servait de dortoir improvisé, c’était un petit lot de chambres et la zone la moins risquée pour lui, vu personne n’était là. Il ne restait plus qu’à patienter et éviter de stresser. Trente minutes. C’est le temps qu’il fallu à la police pour sécuriser la zone. Il y eut beaucoup de bruits, des tremblements, des explosions et des hurlements. Tobias resta bien sagement dans son box, recroquevillé dans un coin. Après un long moment d’attente, les policiers vinrent jusqu’à lui. La porte fut défoncée et il se retrouva avec trois armes pointés sur lui. Lentement, il posa son ordinateur au sol et leva les mains silencieusement. Il ne dit qu’un mot, un seul.
Transducer. Espérant que son correspondant était dans le lot. Oh oui il l’espérait, cette personne était sans doute la seule à pouvoir lui offrir une échappatoire à la prison. Il n’avait commit aucuns méfait grave, juste du repérage pour le gang, effacer leurs traces, mais ça personne ne pouvait le prouver. Seule la fuite d’infos à la police pouvait prouver sa bonne foi.
Et là, il étouffa un sanglot de joie en voyant la reconnaissance sur un visage.
Le visage. Tobias désigna son ordinateur d’un coup de menton.
C’est moi. Deux armes sur les trois se baissèrent suite à un ordre et quelqu’un vint récupérer l’ordinateur. Mais Tobias n’avait d’yeux que pour ce visage qui avait l’unité en charge.
Aidez-moi. C’était très certainement son correspondant et il se retrouva surprit en constatant qu’il ne dépassait pas la trentaine. Mais il devait pouvoir plaider en sa faveur, Tobi l’espérait de tout cœur. Pas la prison.
S’il vous plait. Il les laissa lui mettre une paire de menottes sans résister. Il fallait faire preuve de bonne foi, se laisser faire, répondre à toute les questions. Tout pour lui espérer une fin heureuse à tout ça.
Il était trop jeune.Contrairement aux autres participants du complot qui avait participé activement au coup d’état. Tobias eut droit au bénéfice du doute, vu son rôle minime et put bénéficier d’un procès équitable. Bien qu’il n’en sache rien, son correspondant s’était chargé de rassembler autant d’éléments possibles en faveur de sa liberté. Les informations qu’il avait pu cryptées et son ordinateur vide de toute implication trop vile penchèrent en sa faveur également. Après beaucoup, non, énormément de stresse et de temps. Tobi avait atteint ses dix-huit ans et la liberté conditionnelle s’offrait à lui. Il était libre ! Sous surveillance. Mais libre ! En parlant de surveillance, il s’agissait.. Eh bien, de son correspondant. Comment s’appelait-t-il déjà ..? Takeda. Takeda Kioshi. Takeda, l’ange gardien. Tobias allait vite déchanter, mais plus tard. Libre.
Liberté.Le fait que Tobias soit de nationalité britannique et que la majorité soit fixée à dix-huit ans là-bas l’épargna de se retrouver dans les services sociaux japonais, mais cela ne l’excluait pas de surveillance. Ce fut l’une des missions de Takeda-san, bien que la mission principale fût de l’empêcher de replonger vers le côté sombre. Aucuns soucis ! Pas moyens !
Jamais. Non, avoir autant galérer pour s’en sortir, pour au final replonger ? Carrément pas non. Ce que Tobias n’avait pas vu venir, c’est le côté assez.. Spécial de Takeda-san. Ce type était frappé, c’est tout, ya pas moyen que ce soit autre chose. Takeda-san avait une façon assez personnelle de le surveiller. Parfois il s’invitait dans son studio tout neuf pour parler, parfois il disparaissait et puis d’un coup il réapparaissait et l’invitait au café du coin. Sous surveillance ? Oui. Tout à fait.. Le schéma dura quelques mois, le temps qu’ils s’habituent l’un à l’autre sans doute. Bien qu’il le trouvait étrange, Tobias se retrouva à apprécier le personnage.
Un jour, une lubie percuta Takeda en plein crâne. La veille il s’était invité chez lui pour manger un bout. Parce que la surveillance engageait qu’ils vivent dans le même bâtiment et par chance, même étage. En fait, il habitait dans l’appartement d’en face. Merveilleux non ? Bref, la lubie de Takeda. Ils s’étaient retrouvés dans un café, le policier s’était assit face à lui et de son air excentrique il lui avait lâché sa bombe.
« J’ai besoin d’un hacker dans mon unité. » Tobias avait cligné des yeux une fois. Deux fois. Là, ça sentait le roussi. Il s’était levé doucement avant de faire une tentative de "fuite". Deux mains l’avaient attrapé par les épaules et il s’était retrouvé assis à nouveau face à Takeda. Tobi le regarda longuement d’un air gelé, le regard traversant Takeda. Il était fou.
« Sérieusement ? » Il n’avait pas quitté la mafia pour aller dans le camp adverse.
« T’aurais pu rester passif avec la mafia, mais tu ne l’as pas fait. Ca ressemble à une qualité pour être policier selon moi. » Il lui sorti ça avec son air mi excentrique, mi mystérieux. Uh ? Il ne voulait pas avoir ces morts sur la conscience surtout ! Bon, Tobi avait aussi eut la protection de la ville dans le fond de son esprit, mais de là à avoir la qualité pour être flic !
« Ya erreur, j’suis pas la personne qui te faut. » Yep, ils se tutoient les guss, presque ils ont élevé les cochons ensemble. Tobi se lève, les deux mains le repousse à nouveau sur la banquette. C’est qu’il était buté le flic !
« J’ai besoin de toi en hacker. Toi et ton alter. » Oui, parce que Tobias avait raconté toute sa vie aux flics, jusqu’à son son alter bien pratique pour ses antécédents de criminel.
« Non. » « T’as besoin d’argent. » « J’me débrouille, j’ai postulé pour quelques boulots. » « Viens dans mon unité. » « Non. » « Je connais ton père. » « Non.. Hein ? » « Deviens flic. » C’est ce qu’on peut qualifier de dialogue de sourd.
Tobias n’avait pas pu tirer un mot sur son père du flic. Et cet idiot l’avait complètement perturbé. Pas une fois dans sa vie Tobias ne s’était posé de question sur ses origines. Maintenant il n’avait que ça en tête. Matin. Midi. Soir.
D’où je viens ..? Il se rappela d’un cours de français au lycée qui parlait du besoin de connaître ses racines, mais le hacker ne s’était pas le moindrement senti visé. Ce qui avait totalement changé à présent. Parents. Cette pensée qui semblait si naturelle pour certain et si étrange pour d’autres. Comme lui. Toute son expérience de la famille s’était soldée d’échecs. Abandonné la première fois, brutalement séparé la seconde. C’est clair qu’il n’avait pas le meilleur curriculum vitae en poche. L’orphelin passa quatorze jours à chercher une piste de son père. Ou de sa mère ..? Mais parfois, peut importe son talent, le hacker pouvait tomber sur une impasse. Une grande frustration toucha Tobias. C’est lors du quinzième jour qu’il comprit qu’au final, une seule solution s’offrait à lui. La plus logique.
Ce fut un schéma classique. Une vieille dame qui se fait voler son sac. Un idiot qui court après le voleur. Avec Tobias dans le rôle de l’idiot. Il le perd physiquement de vue une fois, mais le garde en vu par son alter en surveillant les caméras. Une petite course poursuite d’une dizaine de minutes se lança. Tobias piégea le voleur en le contournant, sachant sa position grâce aux caméras et bim, un coup de poing qui vole et un sac de sauvé. La suite, on s’en fou. Ce qu’il faut noter, c’est la prise de conscience soudaine du hacker. Il avait de vraies prédispositions pour être flic. Malgré lui, bien sûr. Le boulot payait bien. Mais il travaillerait avec Takeda.. Bon point ? Après tout, c’était Takeda. Il s’était habitué au personnage.
Au final, Takeda avait déjà postulé pour Tobias, le bougre. Avec recommandation et tout ! Il devrait passer l’examen d’entrée avant évidemment. Ses antécédents firent tampon, évidemment. Mais au final, il se retrouvait agent analyste dans l’unité de Takeda. L’unité la plus étrange ? Certainement, mais leur efficacité n’était plus à prouver. D’autant plus depuis l’arrivé du hacker qui fit grimper le pourcentage de réussite des courses poursuites. Ses compétences de pisteur et de hacker lui permirent de trouver rapidement une place qui lui convient. En bureau, sur le terrain. Aucunes limites à son efficacité. Maintenant avec une place respectable, Tobias est incertain pour utiliser sa toile pour faire des recherches non pas sur les autres, mais sur lui-même. Il a peur, il hésite. Rien ne dit que les réponses s'offriront à lui, mais surtout, est-ce qu'il veut vraiment savoir quel est le drame de sa vie... ?