Une journée calme ? Feat Sumi

Aujourd'hui était un jour de repos. Pas de cours, pas d'entraînement, juste pour aujourd'hui, Sumi avait décrété qu'elle serait une adolescente normale. Il faisait bon en ce moment, alors elle voulait profiter du temps et de la ville. Oui, parce que, en trois ans de vie, ici, elle n'avait jamais vraiment beaucoup fréquenté Musutafu. Chaque fois qu'elle avait eut assez de temps pour s'amuser, c'était dans les autres quartiers de Tokyo qu'elle se rendait. Mais récemment, elle avait apprit que le stand de Takoyaki préféré de FatGum se trouvait dans le quartier.

C'était avant tout parce qu'elle était fan qu'elle devait s'y rendre, pour se rapprocher de son idole ! Et pas du tout parce qu'elle avait envie de takoyaki depuis six semaines !

Elle sortit de l'école en habit de civil, c'est-à-dire un bermuda mauve, relativement ample. Recouvraient ses mollets, des chaussettes dépareillées, l'une verte pomme, l'autre dans une teinte plus sombre avec des motifs d'éléphants. En guise de chaussure, elle portait de simple claquettes noires. Elle portait aussi tee-shirt, jaune pétant sur lequel on pouvait voir une motte de beurre, des lunettes de soleil sur le visage, un cocktail dans une noix de coco et en bikini en train de fondre affalé sur un transat. Et pendouillant contre son flanc, elle avait un petit tote-bag où était représenté un Hamburger, humanisé, qui mangeait un autre hamburger, toujours humanisé.

C'est dans cet accoutrement... Original, que la jeune fille se rendit jusqu'au parc littoral de Dagobah, c'était là où se trouvait ce fameux vendeur de Takoyaki. Après avoir quitté le métro, elle s'était néanmoins arrêté devant une vitrine de jeux vidéo rétro et elle était repartie avec un porte-clé de son pokémon favori, Gruikui. C'était un petit cochon tout chou !!

Sauf que ce petit écart avait fortement affecté le budget qu'elle avait prévu pour cette escapade... Elle le réalisa face au stand, et à sa carte démesurément cher. Il lui manquait au moins cinq cent yens pour accéder au saint-graal des Takoyaki !!! Bon... Elle allait devoir prendre sur elle... Elle jeta un regard aux alentours, que de monde... Elle repéra cependant une fille, qui était toute seule et observait la plage. C'était plus facile de mendier auprès de quelqu'un de seule !

-Eh, salut ! Je suis désolé de te déranger, mais t'auras pas cinq cent yens à me dépanner ? Je voulais acheter des takoyakis, mais ils sont plus chers que ce à quoi, je m'attendais... Vu qu'il file un lot de six, on pourra faire moitié-moitié, s'tu veux.

Bon, c'était un peu bizarre. Mais Sumi n'avait clairement pas fait tout ce chemin pour rien !! Elle aurait ces takoyaki coûte que coûte !

Quand Sumi fit sa proposition à la jeune femme, ce fut d'abord l'estomac de celle-ci qui répondit. Intérieurement, Sumi, jubila. Si cette fille avait si faim, 3 takoyaki ne suffirait pas ! Et avec leur deux porte-monnaie, elles pourraient s'en payer bien plus ! La jeune femme dépassa Sumi pour aller vers le stand. Sumi ne tarda pas à la rejoindre, toute sourire. La buveuse d'encre avait une théorie ; la nourriture annihilait les barrières sociales et permettait à tous de s'entendre à merveille.

-J'arrive ! Et, tu sais, si t'as quelques yens en plus, on peut même prendre le lot de dix ? Tu penses pas ?
-Ohoh, les filles ! On en une réduction sur notre lot de 20 takoyakis, édition spéciale Fatgum, avec une petite carte, en plus ! Ça vous dit ?

Pour seule réponse, Sumi vida le contenu de son porte-monnaie sur le comptoir du vendeur qui se félicitait de son racolage. Deux regards pleins d'étoiles se posèrent sur l'autre jeune femme.

Finalement, une fois que la jeune femme se fut décidé à payer les takoyaki, quel que soit le lot, Sumi ne se voyait pas dépouiller cette jeune fille de son argent, la manieuse de bouclier s'écarta du stand pour prendre une brochette et gratifia sa nouvelle rencontre d'un large sourire.

-Merci en tout cas ! Ils sont vraiment bons ! Je sais pas ce que j'aurais fait sans toi, je suis venu exprès de mon internat pour ces tako !

Qui plus est, Sumi était assez enthousiaste, cette fille avait l'air sympathique et enjouée à l'idée de partager des takoyakis. Ça faisait du bien d'avoir un semblant de conversation qui ne tournait pas autour des héros, des cours ou des alters !

Un poids disparu des épaules de Sumi quand la jeune fille en face d'elle déclara qu'elle avait aussi très faim. Au moins elle ne l'avait pas dérangée !

— Contente d'être arrivée au bon moment !

Le sourire de Sumi s'agrandissait sous ces yeux cernés. Ce qui lui donnait cette drôle de tête d'imbécile heureuse qu'elle avait souvent. Et tout en profitant des brochettes, elle continua de raconter sa vie à la jeune femme.

— Hm, ouais ! J'suis pas d'ici en fait, je suis née en campagne. Près de Kakamigahara, je sais pas trop si tu vois. Mais ouais, du coup, depuis que je suis à Musutafu, j'ai toujours été en internat.

Sumi avait tendance à beaucoup en dire quand elle rencontrait pour la première fois quelqu'un. C'était mécanique. Non pas parce qu'elle était stressée ou quoique ce soit dans ce goût-là. Mais elle avait tendance à penser que les gens voulaient savoir ce qu'elle racontait. Et ça évitait de devoir supporter un silence gênant. 

— Enfin, mon ancien internat était au milieu de Tokyo, mais là, mon école en a ouvert un et on est obligé d'y être avec ma classe. Donc, c'est chouette, parce que du coup, c'est moins cher et plus proche. Héhé. 

Elle marqua une légère pause. Un peu pensive.

— Après, c'est un peu nul de tout le temps être au lycée. Même s'il est grand et tout. Du coup, j'essaie de sortir quand je peux, et je profite des stages, ahah !


Elle s'était tournée vers la jeune fille, un sourire un peu plus discret sur le visage.

— Et toi, tu fais quoi, du coup ? T'es au lycée ? À la fac, peut-être ?

Peut-être même qu'elle travaillait ? Ça avait l'air confortable un travail de bureau, quand on y pensait...